Sunday, February 28, 2010

"CHILI, L'ENVERS DU DECOR" à l'Espace Louis Vuitton
































































Pour cette rétrospective qui met en avant des artistes de l' "après-Pinochet" et tâche de cerner l'identité chilienne, les vidéastes surtout, et
les photographes ont la faveur de la sélection qui en compte une douzaine

Mes préférences iront pourtant de loin à 2 autres disciplines:

- Le "mur" de
papiers calque et canson d'Alvaro Oyarzun m'a en-chan-té: il fait voyager son trait noir ultra fin sur des schémas topographiques, diagrammes biologiques, illustre des formes organiques qui se désagrègent ou représente encore l'homme dans un état de décomposition avec des membres épars. Accompagnées de bulles et étiquettes, les textes mêlent citations et autres loghorrées interminables.
Ces caricatures qui dépeignent les problèmes/la complexité de l'art contemporain sans se prendre au sérieux, mais aussi le chaos du monde, sont d'une originalité, d'un divertissement, réjouissants



- Enfin, les frères Mario et Ivan Navarro ont choisi un angle ouvertement politique au travers de "Cara metade" (l'autre moitié significative), qui rappelle comment les juntes sud américaines bénéficièrent de la part de l'Intelligence française, des technologies répressives expérimentées en Indochine et Algérie, pour justifier de la torture et des disparitions à des fins de sécurité nationale et internationale

4 caisses lumineuses rassemblent quelques objets (disques, petite voiture, minitel...) et articles de presse (Opération Condor en France, Général Aussaresses qui était au Brésil pendant la dictature), révélant cette histoire personnelle et collective


Friday, February 26, 2010

MADRID 3/4 - PIERRE GONNORD et ED RUSCHA à la SALA ALCALA


Après Arles en 2008 et Milan en 2009, je découvre "Terre de Personne", la nouvelle série de portraits, et, pour la 1ère fois, de paysages (feux), de Pierre Gonnord, sous la belle voute en verre de la Sala Alcala construite dans les années 40

Ces hommes et femmes anonymes de communes rurales espagnoles et portugaises les plus reculées, sont les acteurs-
paysans, mineurs, marins et derniers témoins d'un monde qui disparaît et que le photographe intègre pour la 1ère fois dans son oeuvre: l'espace, le décor extérieur et précisément la campagne, les champs.

Des corps usés, des visages émaciés pour des métiers durs qui se meurent comme la terre s'embrase

Merci à Javier, Primitivo, Armando, Senen, Isolda, Madelena...pour leur regard généreux, digne, tellement vrai, et déjà mémoire d'un temps dépassé, révolu

Une fois encore, les complices de Gonnord imposent naturellement leur présence unique et intemporelle

Ici une vidéo de l'expo


Ed Ruscha

J'étais à Londres lors de Frieze Art Fair en Octobre et ai vu la rétrospective "Fifty years of painting" d'Ed Ruscha à la Hayward Gallery (plus bas sur ce blog).

Ici, l'exposition intitulée "Books"
, offre de redécouvrir un pan majeur de son travail, que représentent ses multiples séries thématiques de photos et dessins, qui furent l'objet de publications en séries limitées.
Avec sa vision du livre comme support viable de l'art plastique, l'impact des livres de Ruscha fut extraordinaire, en particulier avec le développement de l'art conceptuel

Parmi eux, "TwentySix gazoline stations", "Nine swimming pools and a broken glass", "Los Angeles apartments", "Every building on the Sunset Strip", "ThirtyFour parking lots in Los Angeles"


A droite les liens des sites des 2 artistes

MADRID 3/4 - MIQUEL BARCELO à la CAIXAFORUM




Ma-gni-fique cette 1ère rétrospective du mallorcain, "La solitude organisative", sur le Paseo del Prado dans l'écrin incomparable "by Hezog et de Meuron"

Un titre qui emprunte à la peinture géante de ce gorille assis dans un coin, qui représenta le Pavillon espagnol lors de la dernière Biennale de Venise

Sculptures, aquarelles, céramiques, peintures à base de matières organiques et pigments...autant d'expressions d'un immense talent, réparties dans 7 scénographies et 180 oeuvres

Parmi elles, "An escape from excess"- qui fait suite à un voyage dans le Sahara où l'artiste est venu se ressourcer, se désintoxiquer des excès de l'Ouest - est constituée de 4 grandes toiles pigmentées presqu'immaculées, monochromes, intitulées "La traversée du désert", "Djoliba", "la Flaque" et enfin, "Paysage pour aveugles sur fond vert II", tout simplement superbe. J'achète !

"Le Journal", cette galerie centrale rassemble son travail le plus autobiographique- livres, dessins, posters, carnets de voyages, ensembles d'aquarelles, dont cette très belle "Jupe verte", peinte sur les rives du fleuve Niger

"Portraits" où trône en son centre le Gorille...rend un hommage à quelques compagnons de voyages et personnalités admirées par Barcelo: j'adore et mention particulière à "Dore Ashton": le style rappelle celui de Kokoschka, ou encore celui d'Egon Schiele ?

"Le chemin de lumière": le plus ... sombre, ténébreux et fascinant espace mêlant sculptures et toiles, où orages, grottes et thèmes nocturnes ont la part belle

On ressort comme on est entré, acceuilli par "l'éléphant sur sa trompe", en s'interrogeant sur les mystères du processus créatif d'un artiste "complet"
Un regalo

Thursday, February 25, 2010

MADRID 2/4 - GEHARD DEMETZ




Une découverte à la galerie Raquel Ponce dans le quartier de Las Letras: l'artiste italien GEHRARD DEMETZ dévoile une série de sculptures à la singularité frappante.

D'abord des proportions à taille humaine et un matériau en bois clair rendent l'ensemble "avenant": on s'approche, curieux
.

Puis, les corps debout, sculptés, taillés, tailladés, de jeunes garçons et filles contrastent avec les perfections tout en rondeur des visages enfantins...

Sentiment ambigu et saisissant de vulnérabilité, de fragilité... que viennent définitivement achever
les expressions de "violence sereine", de "distance glaciale". Un peu de ce "Chaos calme" dont parle Sandro Veronesi...

Une enfance volée que seuls viennent rappeller quelques accessoires et jeux du quotidien- luge, bouclier, poussette etc...(em)portés
, comme un cri à la face des adultes

Troublant, puissant, captivant: un vrai coup de coeur

MADRID 1/4 -Musée Thyssen Bornemisza


Très longtemps que je n'avais été à Madrid et très vague souvenir de la collection.

Bleufée par sept siècles de création, et pour éviter le catalogue, je n'en retiendrai - c'est abberant - que ... 2 !!!

Van Ruysdael pour ses scènes de vie miniatures dans ces paysages du nord baignés d'une lumière et de contrastes à couper le souffle.

Canaletto pour une Venise éternelle, inégalée, à se pamer