Artcurial: ReThonet et Philippe Pasqua

1er solo show en France de l'artiste, sculpteur et designer italien Andrea SALVETTI avec une ré-interprétation - ruban adhésif, bandage, lierre, aluminium - de la chaise légendaire Thonet 14, dont la pyramide prend place aux côtés d'un magnifique fauteuil en bronze, l'Apparita, et d'une installation de "fruit boxes" - ici, en bois de chêne qui forme la bibliothèque rêvée, alors qu'elle se pare de sa plus belle robe aluminium dans la cour de l'Hotel Dassault.

Une esthétique minimaliste, proche de la philosophie
de Salvetti dont la volonté est de
"sauvegarder la mémoire de l'objet avec la conviction, que grâce à la récupération du sens historique des objets et de son intégration dans notre horizon mental et émotif, le monde perceptif du consommateur s'amplifie et acquiert de la profondeur"
(très bon catalogue et texte du curator, Alessandro Romanini)

Une vraie découverte, et la furieuse envie d'aller faire un tour du côté de Lucca...

Enfin, toujours dans la cour, un monumental (4,5 T) et splendide crâne sculpté en marbre de carrare: une vanité sur laquelle s'agitent quelques papillons; j'aurais cru que Damian Hirst s'était mis au scalpel, mais il s'agit du français Philippe PASQUA

Là aussi une découverte: une belle journée...

Francesco VEZZOLI

conférence vendredi 23 octobre au Jeu de Paume dans le cadre de l'expo "Fellini, la grande parade" à laquelle s'associe Vezzoli, qui partage avec le cinéaste, une fascination pour le monde des stars, du cinéma, des médias, la fiction et l'illusion, les people de l'Italie berlusconnienne

Avant d'aller voir ses 2 créations, "A chacun sa vérité", c'était l'occasion de découvrir l'artiste de 37 ans: belle gueule, cool, plein d'humour, il s'étonne encore d'avoir rassemblé au cours des années ce panthéon du 7è art et plus encore, dont il rêvait tout jeune. Chat autour d'une coupe

J'ai depuis longtemps remarqué ses tableaux-photos brodés de larmes- une technique récurrente de son travail que l'on retrouve en vente chaque année lors de Frieze, chez Christies ou ailleurs.

Et cette soirée était l'occasion de revoir la vidéo de la fausse campagne américaine "Democrazy" avec BHL et Sharon Stone montrée à la Biennale de Venise 2007, et surtout, présenté chez Gagosian à Rome ce printemps, la vraie-fausse campagne de pub, tournée par Polanski (ouf) d'un parfum inexistant "Greed" dont l'étiquette représente Vezzoli lui même...
(Creed, lui, est un parfum bien réel)

LONDON 7/7 - etc...

LONDON 6/7 - Subdoh Gupta

A la galerie Hauser&Wirth, le célèbre artiste poursuit son appropriation des ustensiles en acier/alu ordinaires, typiques de la cuisine indienne - en particulier ces petites boites contenant le déjeuner, transportées par dizaine à vélo par une caste particulière- dont il élabore des sculptures souvent colossales.

Une fusion entre ingrédients locaux et enjeux globaux pour un dialogue sur les frontières culturelles

LONDON 5/7 - Ed RUSCHA

D'abord à la Gagosian Gallery où est exposée l'édition limitée de son illustration du mythique "On the road" de Jack kerouac's.

Mais surtout à la Hayward Gallery, avec la rétrospective "50 years of painting" de cet américain vivant

LONDON 4/7 - Saatchi Gallery

Dans le cadre de l'expo" Abstract America: new painting and sclupture" d'abord et surtout "the pianist" de Matt Jonhson.

Un origami géant, fait d'une seule pièce, d'une toile qui ressemble à celle d'une bache de piscine, et d'un bleu qui s'approche volontairement de l'IKB (International Blue Klein)

LONDON, 3/7 - Serpentine Gallery Pavilion 2009

SANAA, un de mes cabinets/duo d'architectes favoris, découvert alors que j'achetais lors de Paris Photo 2007 cette photo - le musée d'art contemporain du 21è siècle de Kanazawa au Japon - du photographe italien Walter Niedemayr, qui suit et met en image leurs travaux depuis plusieurs années (sans que cela soit une commande de SANAA)

Pour en savoir plus sur leur réalisation dans Hyde Park - une création originale, fluide, légère dans un registre (formes, lignes, matériaux) qu'on leur connaît moins, c'est ici

LONDON 2/7 - Anselm Kiefer

Magnifique Kiefer aux 2 White Cube


Ici à Hoxton Square, peintures magistrales, inspirées d'une visite d'usine de briques en Inde, dont l'empilement crée des structures monumentales proches des temples ou pyramides.

Le feu cuisant les briques, les dispersent ensuite dans un cylcle ininterrompu construction-déconstruction


Là, à Mason's Yard, 3 tripthyques avec boite de verre, abritant une forêt dense couverte de buissons épineux


Toujours, la violence, la création, la destruction, la matière épaisse, puissante, le spirituel, avec la toile
pour "cible" et terrain de cette confrontation

LONDON 1/7, Anish Kapoor

A la Lisson Gallery,

ses dernières

productions

incurvées en fibre

de verre, encore et

toujours belles,

impressionnantes

et uniques en leur

genre

Impérial à la Royal Academy of Arts, ici dès l'entrée dans la cour avec ses balloons chromés, ou, "Shooting into the
corner" qui envoie son canon de cire rouge contre les murs qui n'ont pas dû résonner ainsi depuis des lustres; mais sa
dernière production de vermicelles en ciment- qui ressemblent à autre chose :- ) -pré-programmée sur ordinateur, est beaucoup moins chevaleresque...

Quant à l'image ci-dessous, Vincent Noce dans Libération dit: "un entrejambe avaleur, dévorateur, un sexe féminin prend la forme d’une bouche carnivore de boa".
Voilà :)

BARCELONA 5/5

La Catalogne et la corrida font 2- les arènes historiques ou "La Monumental", sont en train d'être transformées en un lieu de shopping ultra tendance...: je joins ici un article paru cet été sur Rue89 qui nous en dit un peu plus (avec même photo qui nous rappelle (?) qu'il fut un temps où un/les russe(s) toréai(en)t ?!)
On m'a gentimment tendu un bic pour apposer ma signature à la pétition, et j'ai pris un malin plaisir à leur dire à quel point j'aimais la corrida

Et comme toute grande ville "on the move", le plus modeste et authentique cotoie le plus moderne, comme ici- côté queue, si-si- le poisson Gehry'sque et scintillant de l'hotel Arts

BARCELONA 4/5 - MACBA

Le MACBA, ce long "bloc" blanc et verre de l'architecte Richard Meier, qui alterne lignes et courbes, fait des merveilles sous le soleil !

Les extensions adjacentes du musée, en briques rouges, créent un ensemble superbe au coeur du vieux quartier du Raval en pleine effervescence
Petite visite intérieure ici

A l'entrée du musée, une installation-sculpture de l'espagnol Antoni Tapies

BARCELONA 3/5 - FONDATION MIRO

A la Fondation Miro, construite par l'architecte espagnol Josep Lluis Sert, l'expo "Miro-Dupin. Art et poésie" fut l'occasion de la découverte du poète, critique d'art et éditeur français Jacques Dupin.

Il lit les surréalistes, écrit son 1er livre en 1950, travaille pour la Galerie Maeght, fréquente les cercles littéraires et éditera l'"Ephémère", revue de poésie, peinture et philosophie

Une rencontre en 54 à Barcelone et c'est une amitié de 30 ans qui naît avec Miro, sur cette belle réciprocité: l'intérêt du peintre pour la littérature, la passion du poète pour l'art, dont la force poétique avec laquelle il décrit l'oeuvre de Miro séduira l'artiste.

Miro qui a beaucoup lu les Romantiques, Nietzsche, Dostoievsky...rejoindra le courant surréaliste en abandonnant la représentation de la réalité pour favoriser l'imagination, la poésie.
Vers 1920, il souhaite "assassiner la peinture" et passe aux collages/assemblages; avec la guerre civile espagnole, il adapte un style plus réaliste, mais son souci d'échapper à celle-ci se manifeste dans la série "Constellations", un univers de signes qui sera alors jusqu'au bout, une constante de son travail

BARCELONE 2/5 - PAVILLON MIES VAN DER ROHE

Construit en 1929 pour l'Exposition Internationale de Barcelone, le Pavillon de Ludwig Mies van der Rohe - qui créa à cette occasion la mythique Barcelona chair - fut mis en vente par le gouvernement allemand, sans succès; il fut alors démonté puis reconstruit plus de 50 ans après.
Marbre vert de Tinos, pierre d'onyx doré, verre dépoli et colonnes chromées associés à la transparence de l'eau, symétrie et perspectives: simplicité et équilibre architecturaux

Cette visite fut un "pélerinage" personnel. Il se reconnaitra.

BARCELONE 1/5 - CAIXAFORUM

2 belles expos à la Fondation "La Caixa", avec Vlaminck et "l'instinct fauve" d'un côté, la collection d'art islamique de l'Aga Khan de l'autre, avant qu'elle ne rejoigne le musée qu'il fait construire à Toronto.

Cette dernière rassemble près de mille oeuvres issues de toutes les grandes dynasties du monde musulman sur plus de 1 000 an.
Céramiques, broderies, manuscrits, marbre, gouaches, tapisseries, bijoux, portes, vaisselles etc...un magnifique voyage de Cordoue à Damas, de la Mecque à Bagdad, jusqu'en Chine et en Inde.

PHOTOQUAI 2

Toutes les images du monde...non occidental:

ecclectisme, ancrages social et politique, humour dévastateur, spectacularisation de la pollution, errances, conflits, mémoire, identités, photo documentaire ou plasticienne: instantanés d'un voyage au long cours

Mes favoris, ici: l'iranien Gohar Dashti, les chinois A Yin et Lu Guang, la mexicaine Daniela Edburg ou encore l'arménien Karen Mirzoyan

AVANT LA NUIT BLANCHE...

... et pendant la Fashion Week, il est risqué d'arpenter les galeries le samedi ... j'avais oublié. Seules les très-bien-depuis longtemps- établies ne cèdent pas au besoin ou à la tentation, de louer leur espace aux maisons présentant leurs collections aux grossistes, trop contentes de trouver là des showrooms cosy dans leur quartier chéri du Marais.

Donc, Bendana Pinel out, La Galerie out, Baudouin Lebon: Rv au sous sol pour découvrir 2 séries de 2008 "White Square" et "Nil Nil" de Shadi Ghadirian, une des photographes contemporaines majeures de la scène iranienne- qui sera notamment célébrée à Paris Photo cette année. Après le sas de décompression de la série "Ctrl-Alt-Del", elle décline toujours plus les problèmes de la condition féminine et de la société iranienne actuelle.
J'ai acheté en 2005 à Dubaï une photo de sa série "Colors/Be Colorful" que Baudouin Lebon aura aussi exposé; les séries "Quajar" et "Like everyday" fortes, originales, qui ont fait sa renommée, l'avaient précédée. Et si l'artiste a également été exposée à la Saatchi Gallery cette année, je ne peux que constater, rétrospectivement, que j'ai sans aucun doute chez moi son oeuvre la plus pasticienne, la moins engagée, la moins symbolique, la ... moins-moins-moins: too bad !

Direction la Galerie Xippas où l'allemande Vera Lutter nous offre de l'architecture en noir&blanc, en grand format avec des effets de lumière qu'offre la prise en camera obscura (enregistrement en négatif de la lumière sur papier) : plus les années passent, plus la photo d'architecture, de sites industriels, m'enchante

Puis chez Yvon Lambert, Shilpa Gupta nous fait le coup du Mur de Berlin, sans la chute- apparente...-, en nous invitant à repartir avec un morceau de savon estampillé "Threat" - dont une bonne centaine constitue son installation - afin de l’utiliser en faisant ainsi disparaître au fur et à mesure et l’installation, et la menace... (indienne, les problèmes indo-pakistanais et de sécurité en général nourrissent son travail)

Chez Perrotin- les 2 galeries- l'éternel Murakami: soit, sans surprises
Magda Danysz out: le nouvel opus de Erwin Olaf en hommage aux peintres espagnols du 16è se fait désirer

Une journée i-dé-ale: du soleil et... des embouteillages, dans le Marais, comme aux Tuileries rue de Rivoli pour se régaler, sans risquer l'accident, de la densité de canons au m2. Vivement la Fashion week de Janvier !